Brut. : le média, dont un journaliste a été « molesté » par un policier, « demande des explications »

Le média de vidéos d’actualité en ligne Brut., dont le journaliste Rémy Buisine a été « molesté à plusieurs reprises par un policier » alors qu’il couvrait l’évacuation d’un camp de migrants lundi 23 novembre à Paris, va « demander des explications » au ministère de l’Intérieur et de la préfecture, a-t-il indiqué, mardi 24 novembre, sur Twitter. Les réactions indignées se sont d’ailleurs succédé depuis lundi soir sur le réseau social avec la publication de vidéos montrant le journaliste mais aussi des exilés rudement bousculés.

Une vidéo diffusée sur Twitter par le journaliste Nicolas Mayart (Le Média) et vue plus de 800 000 fois montre un policier maintenant Rémy Buisine au sol, en brandissant sa matraque. Selon le journaliste de Brut., qui a commenté ces images sur le réseau, c’est la « troisième fois » que le « même policier » s’en prenait à lui dans « la soirée » de lundi. « Ça a dérapé totalement », a-t-il relaté mardi matin sur Europe 1. « Nous, en tant que journalistes, on a été entravés à de nombreuses reprises, on a reçu des coups, on a été bousculés », a expliqué Rémy Buisine.

Dans la nuit, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait évoqué, sur Twitter, des images « choquantes », annonçant avoir demandé « un rapport circonstancié sur la réalité des faits au préfet de police d’ici demain midi » avant « des décisions dès sa réception ».

Ces images surviennent en pleine polémique autour de la proposition de loi Sécurité globale, votée mardi après-midi à l’Assemblée nationale, qui pénalise la diffusion malveillante de l’image des policiers. Ce texte, contre lequel 22 000 personnes ont manifesté samedi en France, est jugé liberticide par diverses ONG et syndicats de journalistes, qui ont claqué la porte de discussions avec Gérald Darmanin lundi soir et appellent à une nouvelle mobilisation samedi.