SFR Presse : des nouveautés intéressantes, mais rendez-nous le pdf ! (test)

La nouvelle version du kiosque numérique SFR Presse annoncée par l’opérateur pour juillet (notre édition du 8 juin) est, au moins partiellement, déjà en ligne depuis quelques jours. Nous n’y avons pas, pour le moment, vu les nouveaux services permettant de « recevoir automatiquement des flux d’informations des médias que [nous souhaitons] suivre », ni vraiment découvert les « contenus premium » annoncés (à part Le Figaro, Public et l’Express Premium, qui proposent une sélection d’articles qui ne figurent pas dans le magazine).

Et y avons, selon le test que nous avons réalisé samedi 7 juillet, plutôt perçu un service sensiblement dégradé par rapport à l’offre précédente.

Nécessité de s’identifier à nouveau

Première remarque, alors que nous étions usager régulier de l’ancien kiosque SFR, payant pour les nouveaux abonnés, mais sans supplément pour les anciens, il nous a été demandé de nous identifier à nouveau. Est-ce une nécessité technique pour un système entièrement nouveau, ou une mesquinerie destinée à diminuer le nombre d’abonnés, précédemment à 350 000, et donc faire des économies ? Nous préférons penser que c’est une nécessité technique, mais le résultat est sûrement qu’il y aura beaucoup moins d’abonnés que précédemment, un nombre important renonçant à aller chercher les codes nécessaires.

Disparition de la version pdf

A l’arrivée sur le nouveau kiosque où, c’est un point positif, la présentation s’est sensiblement clarifiée, le nombre de titres disponibles est d’une soixantaine contre, nous semble-t-il, sans doute un peu plus, mais nous avons retrouvé l’ensemble des titres que nous suivions. 

Plus grave selon nous, la version pdf n’est plus accessible. On en voit pourtant toutes les pages en minivignette, mais non lisibles. En cliquant sur cette vignette, des articles de la page apparaissent, mais, en particulier pour les pages avec de nombreux articles, seule, souvent, une sélection d’articles est disponible. C’est ainsi particulièrement frappant par exemple pour Challenges, alors que Le JDD propose l’intégralité de ses textes. Par ailleurs, alors que les articles restent illustrés d’une photo si celle-ci existe à l’origine, les cartes (météo par exemple pour Le Parisien) sont perdues. De même que les graphiques, ou, toujours pour Le Parisien, la page des programmes télé. C’est donc une version très dégradée de beaucoup de titres qui est offerte.

Un point positif cependant, des articles sur le même sujet sont proposés, choisis dans l’ensemble de la presse disponible, même antérieure au jour de consultation. Ce n’est parfois pas pertinent du tout, comme cet article du JDD du 8 juillet sur l’audiovisuel public qui propose « sur le même thème », un article du Figaro du 21 juin sur l’affaire Calmels chez Les Républicains. Mais c’est pertinent la plupart du temps et on imagine que l’algorithme va s’améliorer. 

Pourquoi ne pas laisser le choix entre pdf et texte ?

Certains lecteurs peuvent préférer la version texte, et nous pouvons le comprendre car, entre autres, elle est de loin plus lisible en particulier sur de petits écrans, mais nous trouvons très dommageable de ne plus laisser le choix entre version pdf et version texte.

Le pdf reste la référence de ce qu’est la presse papier et la différencie. La maquette fait partie des choix éditoriaux : mettre tous les articles au même niveau dégrade très sensiblement le service. A quoi s’ajoute, dans le cas d’une version texte seule, le fait de ne pas proposer tous les articles et leur illustration graphique.
A noter aussi que la publicité, source importante de financement pour la presse, n’est ici présente qu’en minivignette dans le minipdf de présentation du journal, et ne sera donc pratiquement plus vue. La presse pourra donc encore moins revendiquer ses ventes numériques comme intégrant même partiellement les chiffres de vente à faire valoir au marché publicitaire…

Dernier fort recul, enfin : le mode hors ligne n’est plus disponible. Alors qu’il était auparavant possible de télécharger un titre pour le lire en mode déconnecté, dans l’avion (ou le métro), le mode texte ne le permet plus.

Que conclure ? oui, la nouvelle mouture de SFR Presse présente des nouveautés intéressantes ou potentiellement intéressantes. Mais non, du fait de la suppression du pdf et de son téléchargement, nous préférons, et de loin, l’ancienne. La solution pour « nous » (et au-delà de nous) satisfaire ? Y ajouter le pdf… éventuellement même, alors qu’en tant qu’ancien abonné, le kiosque SFR Presse reste inclus dans notre offre, en nous faisant payer un supplément mensuel pour cela (3 euros, 5 € ?).

Joël Wirsztel