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Cannes 2018 : la langue et la restriction d'âge, freins au développement du cinéma de genre en France

Paris - Publié le jeudi 17 mai 2018 à 18 h 17 - n° 257655

Le CNC, qui vient de créer un fonds de soutien en faveur de la production de films de genre, a organisé une table ronde intitulée « Faire du cinéma de genre en France », et en a profité pour dresser un bilan des résidences consacrées au film de genre mises en place depuis trois ans avec le magazine Sofilm, lors du Festival de Cannes jeudi 17 mai. Julien Neutre, directeur de la création, des territoires et des publics du CNC, a indiqué que ces résidences ont permis l’accompagnement de 30 projets, dont 15 films qui ont été réalisés. Sur la première année, autour du long métrage fantastique, 600 projets avaient été reçus. La deuxième année, consacrée aux courts métrages de comédie musicale , 200 projets ont été soumis. La thématique pour l’an prochain sera le film de guerre en court métrage.

Bruno Deloye, directeur des chaînes Ciné+ (groupe Canal+), a rappelé que le cinéma de genre peut paraître clivant pour la télévision gratuite, car les interdictions à certains publics réduisent les possibilités de diffusion à certaines cases et rendent plus difficile le financement de tels projets. A l’inverse, il estime que sur la TV payante, « tout ce qui est clivant devient positif ». Il regrette toutefois le peu de projets français reçus par les chaînes thématiques du groupe, notamment Ciné+ Frissons, ce qui entraîne une forte présence des films étrangers. Il a par ailleurs annoncé le lancement dans les prochaines semaines, sur myCanal, un corner avec des collections par thèmes, dont la première sera consacrée au film d’horreur.

De son côté, Clément Lepoutre, producteur au sein de la société Vixens, a soulevé la question de la langue, puisque le public a encore du mal à aller vers des films de genre en français, et préfère ceux en langue anglaise. Cependant, face aux difficultés à financer ces projets, les producteurs sont bien souvent amenés à se tourner vers des diffuseurs étrangers et donc à faire leurs films en anglais. Il regrette également que le film de genre ait du mal à trouver son public en salles, malgré la bonne exposition de certains films comme Grave de Julia Ducournau, et le fait que les festivals dédiés au cinéma de genre fonctionnent très bien. Pourtant, le cinéma français de genre s’exporte bien à l’international, souligne-t-il, ajoutant qu’il faut « produire plus et prouver qu’on est capable de faire du genre en France ».

Autre frein au développement du cinéma de genre relevé lors de cette table ronde, la frilosité des exploitants à le programmer dans leurs salles, en raison des restrictions d'âge imposées mais également, pour les salles art et essai, parce que le public n’est pas le même.

© Satellifax
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